Georges Blind, membre de la Résistance française, souriant face à un peloton d’exécution allemand, octobre 1944

Georges Blind, membre de la résistance française, souriant à un peloton d’exécution allemand, octobre 1944.
Il s’agissait d’un simulacre d’exécution visant à faire parler le résistant Georges Blind. Ça n’a pas fonctionné. Georges n’a divulgué aucune information.
Il est intéressant de constater qu’ils l’ont placé à l’angle du bâtiment plutôt que contre le mur plat typique. Cela doit réduire considérablement le risque de blessures par ricochet pour les membres du peloton d’exécution.
Bien sûr, il s’agissait d’une simulation d’exécution, mais il est fort probable qu’ils aient utilisé le même site pour de véritables exécutions.
Georges Blind fut finalement envoyé dans un camp de concentration, où il fut sélectionné pour être exécuté à son arrivée, et mourut fin novembre 1944.
Une simulation d’exécution est un stratagème par lequel une victime est délibérément mais faussement amenée à croire que son exécution ou celle d’une autre personne est imminente ou est en cours.
Elle peut être mise en scène pour un public ou un sujet à qui l’on fait croire qu’il est conduit à sa propre exécution.
Cela peut impliquer de bander les yeux des sujets, de les forcer à réciter leurs dernières volontés, de les forcer à creuser leur propre tombe, de pointer une arme déchargée sur leur tempe et d’appuyer sur la détente, de tirer à proximité (mais pas sur) la victime, ou de tirer à blanc. Le simulacre d’exécution est classé comme torture psychologique.
Il y a un sentiment de peur induit lorsqu’une personne a l’impression qu’elle est sur le point d’être exécutée ou d’être témoin de l’exécution de quelqu’un.
L’exécution simulée est considérée comme une torture psychologique car elle ne cause aucun préjudice physique, mais entraîne un préjudice mental.
Le traumatisme psychologique survient lorsque le niveau d’attente de la victime augmente en attendant sa mort ou celle d’autrui, ce qui est considéré comme de la torture. Le traumatisme psychologique commence à se manifester lorsque la victime réalise qu’elle est sur le point d’être exécutée.
Le traumatisme psychologique entraîne des dommages permanents équivalents à ceux d’une torture physique. L’anxiété accumulée suite à la simulation d’exécution pourrait influencer le résultat final de la mise en scène de la mort.
Habituellement, les simulations d’exécutions avaient pour but d’intimider et d’empêcher les populations de l’Europe occupée de s’en prendre aux Allemands.
Les Allemands pensaient que la meilleure façon de combattre les mouvements de résistance était de les réprimer avec la plus grande brutalité. Si un village abritait quelques combattants, ils l’éliminaient tout entier.
Ils avaient des escadrons SS entiers dédiés à cette tâche. Ils intégraient également les forces de police locales, ce qui leur permettait de bien connaître le terrain et d’accéder à des informations privilégiées. Nombre de ces forces de police locales aidaient les Allemands, car elles étaient elles-mêmes très effrayées et bénéficiaient d’un traitement de faveur.
Telle était d’ailleurs la stratégie d’Hitler à l’Est dès le départ : tout village soupçonné d’abriter des partisans voyait au minimum tous ses hommes exécutés.
L’extermination des commissaires du Parti communiste et des Juifs fut également ordonnée et mêlée à ces activités « anti-partisanes » dans le but de cacher la réalité de la guerre d’anéantissement d’Hitler.
C’est identique à la réponse française contre les partisans espagnols après l’invasion de l’Espagne par Napoléon.
Les troupes françaises ne pouvaient pas combattre les Anglais et les Portugais tant que les Espagnols terrorisaient leurs lignes de ravitaillement. Pour chaque soldat français tué par les partisans, un nombre X de civils seraient exécutés.
Les pelotons d’exécution sont nombreux, de sorte qu’auc un homme n’est seul responsable du meurtre. Dans certains cas, un ou plusieurs membres du peloton d’exécution peuvent se voir remettre une arme contenant une cartouche à blanc plutôt qu’une arme contenant une balle réelle.
Aucun membre du peloton d’exécution n’est informé à l’avance s’il utilise des balles réelles. Cette mesure est censée renforcer le sens des responsabilités au sein du peloton d’exécution, rendant ainsi l’exécution plus fiable.
Cela permet également à chaque membre du peloton d’exécution de croire par la suite qu’il n’a pas personnellement tiré un coup mortel – c’est pour cette raison qu’on l’appelle parfois « le coup de conscience ».
Cependant, il est peu probable qu’un peloton d’exécution militaire sur le terrain procédant à une exécution martiale ad hoc, comme on le voit ici, observe cette subtilité.
(Crédit photo : Bundesarchiv).