Robert Doisneau est né en 1922 à Gentilly, en banlieue parisienne. Il devient assistant caméraman dans le studio d’André Vigneau en 1931, où il découvre des débouchés artistiques qui vont l’inspirer. Les quatre années passées au service publicité du constructeur automobile Renault, d’où il est licencié pour retards répétés, le conduisent à embrasser la carrière de photographe indépendant.

La Seconde Guerre mondiale éclate alors, mettant un terme à ses projets. Plus tard, dans l’euphorie du Paris d’après-guerre, malgré les commandes qu’il réalise au quotidien pour gagner sa vie, il accumule des clichés qui connaîtront un immense succès. Il erre obstinément là “où il n’y a rien à voir”, capturant des instants furtifs, de petits plaisirs éclairés par les reflets du soleil sur l’asphalte des villes.

À sa mort en avril 1994, il laisse derrière lui 450 000 négatifs racontant avec tendresse et acuité l’histoire de son époque, un regard observateur qui ne doit pas masquer la profondeur de sa pensée, son irrévérence envers le pouvoir et l’autorité, et son esprit résolument libre.